Il y a une grande agitation à Parme ces dernières semaines, à cause d’une mesure gouvernementale qui semble être l’expression d’une attaque grave et non fondée qui va outre la vie culturelle de notre ville .
Sur la Gazzetta di Parma (Gazette de Parme) du 11 Janvier apparaît ce titre: “Palatina, feu vert à la collecte des signatures” et juste en dessous l’on peut lire les mots avec lesquels s’ouvre la pétition: “le décret du gouvernement est une attaque à la culture”. Le décret en question est celui qui est déjà entré en vigueur et qui a approuvé le « déclassement » de la Biblioteca Palatina et de la Galleria Nazionale.
Cette décision soudaine, a suscité l’indignation de grands personnages du monde de la culture, parmi lesquels Bernardo Bertolucci, le critique d’art Eugenio Riccomini, l’éditeur Franco Maria Ricci, ainsi que de nombreux professeurs universitaires, des enseignants, des artistes, des architectes et bien sûr, l’opinion publique de la ville entière.
Mais c’est Pier Paolo Mendogni, ancien co-directeur de la Gazzetta et critique d’art, qui a exprimé en tant qu’expert en la matière, une réflexion sur ce sujet délicat : la Palatina conserve de très rares manuscrits enluminés qui suscitent l’envie du monde entier – dit Mendogni -, la Galleria Nazionale peut se vanter de posséder des œuvres de Correggio et Parmigianino , tout cela dans un unique complexe monumentale qui n’a pas d’égal dans toute l’Italie.. Celui qui ne comprend pas l’importance et la spécificité extraordinaire de tout cela montre une grave incompétence dans le domaine (source : Gazzetta di Parma du mercredi 14 janvier).
Enfin, le maire Pizzarotti est également intervenu, comme pour mettre le dernier mot sur l’absurdité de ce déclassement:
“Le problème – a expliqué Pizzarotti – c’est que depuis Rome, on démonte pièce par pièce les richesses des communes. Ce gouvernement est entrain d’appliquer une réorganisation insensée, tant administrative qu’économique, qui ne tient pas compte du territoire et de ses richesses. L’Italie – conclut le maire – démontre une fois de plus qu’elle s’enfiche de la culture. Notre ville vit et prospère de culture et d’histoire” (source :Il Fatto Quotidiano).
En fait, techniquement parlant on ne comprend pas les motifs qui ont poussé le Ministère à une telle décision: la Palatine a toujours été une institution pour Parme et d’autres habitants venus d’ailleurs (comme en témoigne le nombre de visiteurs venus de tous les quatre coins du monde entier pour voir l’exposition de Bodoni), elle vante un passé plein d’importantes histoires et de nombreux trésors conservés à son intérieur. Philippe de Bourbon en 1761, chargea l’antiquaire et bibliothécaire Paolo Maria Paciaudi d’aménager le noyau original de la bibliothèque. Pendant une période de huit ans, monsieur Paciuadi a consacré tout son temps et toute son énergie à la collection et à la recherche des livres. En 1769, il inaugura la Biblioteca Palatina, avec 46.000 volumes disposés dans les étagères en noix conçues par Petitot et réalisées par le Drugman flamand.
Aujourd’hui, la bibliothèque contient 700 000 volumes, servant de point de référence absolu pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire ou aux sciences humaines. En se servant d’un petit ascenseur on arrive au Musée Bodoniano, dédié à la figure, aux œuvres et au professionnalisme de Giambattista Bodoni, illustre typographe du XVIIIe siècle et père de la procédure du typographique moderne. Là où est actuellement le musée, s’y trouvait la « Imprimerie Ducale », la boutique où Bodoni réalisait ses précieuses éditions.
L’on doit faire aussi de grands efforts pour rehausser la valeur de la Galleria Nazionale, étant donné qu’elle est l’une des galeries d’art les plus riches d’Italie. A l’intérieur on peut admirer des chefs-d’œuvre de Parmigianino, Correggio, des sculptures d’Antonio Canova, des œuvres de Beato Angelico, Annibale Carracci et Cima da Conegliano, ainsi que des vues de Canaletto et une œuvre extraordinaire de Leonardo da Vinci (du nom de: « Scapiliata »).
Pour en revenir au discours du « déclassement », la Biblioteca Palatina et la Galleria Nazionale seraient pas les seules à être affectées, mais l’ensemble de la Pilotta qui abrite ces institutions. Rappelons-nous qu’en Italie, il n’existe pas de complexe monumental aussi majestueux, avec des escaliers impériaux, des cours intérieures, des théâtres et des musées. Cette structure est le résultat du travail de plusieurs générations de dirigeants, au cours de la guerre elle fut gravement endommagée par les bombardements, mais toutefois elle a été capable de se relever et de se distinguer comme l’un des centres majeurs de la vie culturelle et artistique de Parme.
https://www.change.org/p/cittadini-di-parma-in-difesa-della-galleria-e-della-palatina-a-parma